Dr. Zeeshan Aran – Devrions-nous tous suivre un régime cétogène ?
(Source : Youtube, 12/2013 – Résumé d’une conférence donnée à Melbourne)
– Après un repas, les glucides fournissent de l’énergie rapidement, les protéines un peu moins, et les graisses offrent une énergie stable et durable.
– Quand le glucose atteint le pancréas, il entraîne des réactions en cascade (libération d’insuline). L’insuline permet au glucose d’entrer dans les cellules pour y être utilisé.
– Le glucose peut être utilisé comme source d’énergie par diverses cellules du corps, et ce qu’il en reste peut être stocké sous forme de glycogène dans le foie, et ce glycogène peut être libéré plus tard dans la circulation sanguine en cas de besoin. Le glucose peut aussi être stocké sous forme de glycogène dans les muscles. S’il est stocké dans les muscles, seuls les muscles peuvent l’utiliser.
– Ce qu’il se passe dans une cellule adipeuse :
On voit en haut à gauche (figure ci-dessous) les triglycérides (l’intestin libère des chylomicrons et le foie des VLDL).
Quand le taux d’insuline est élevé, l’enzyme LPL permet aux triglycérides d’entrer dans la cellule adipeuse.
Le glucose (en bas à gauche), par la lipogénèse, permet de stocker de la graisse dans les cellules adipeuses.
En cas de mobilisation des graisses, quand le taux d’insuline est bas, les lipases (enzymes) décomposent les triglycérides, et les acides gras libres et le glucose peuvent sortir de la cellule adipeuse et être utilisés comme carburant.
Dans la circulation sanguine, les acides gras se lient à l’albumine (c’est une des raisons pour lesquelles le cerveau ne peut pas utiliser les acides gras, car le complexe acide gras + albumine est trop gros pour passer la barrière hémato-encéphalique).
– L’énergie : il n’y a pas que l’activité physique qui utilise de l’énergie, il y a aussi des processus inconscients (croissance et réparation du corps, maintien des fonctions, etc). La majorité de l’énergie est utilisé par les processus inconscients.
– Au niveau cellulaire, de l’ATP est produit, et quand l’ATP est décomposé en ADP, vous avez de l’énergie.
– A l’intérieur des cellules, le glucose peut former du pyruvate, dont le sort dépendra du métabolisme (anaérobie ou aérobie). Le cycle de Krebs dans les mitochondries concerne le métabolisme aérobie. C’est ainsi que le glucose et les graisses peuvent être brûlés au niveau cellulaire pour créer de l’énergie.
– Le cerveau : 2% de la masse corporelle, mais 20% de la dépense énergétique. Le cerveau consomme environ 100-120 g de glucose par jour, ce qui correspond à la quantité de glycogène que le foie peut stocker. C’est là le problème : si le cerveau n’utilise que le glucose, et si vous ne mangez pas pendant quelques jours, vous ne pourriez pas fonctionner. Pourtant, des personnes peuvent vivre des mois en jeûnant. Sans carburant alternatif, nous ne vivrions pas longtemps. Heureusement, nous avons des corps cétoniques !
– Les corps cétoniques : ils sont produits dans le foie. En cas de taux d’insuline bas, le foie convertira les acides gras circulant en acide acétoacide (plutôt volatil), devenant acide bêta-hydroxybutyrique (BOHB).
– Le BOHB peut traverser la barrière hémato-encéphalique et être utilisé comme source d’énergie par le cerveau. Il y a donc un carburant alternatif pour le cerveau, qui de plus est « propre », générant moins de stress oxydatif. Les mitochondries produisent plus efficacement de l’ATP.
– La cétose est probablement « l’état par défaut » dans lequel nous devrions être, tant ce système est efficace.
– Le glucose entre dans la cellule, forme du pyruvate, qui intègre le cycle de Krebs. Or, le BOHB prend un « raccourci », et entre dans le cycle de Krebs.
– Comment obtenir la cétose nutritionnelle ?
Avec un régime pauvre en glucide et riche en graisse. Le seuil de glucides sous lequel on est en cétose change selon les individus — en général 50 g/jour, ou mieux 30 g/jour. Alors le foie commence à produire des corps cétoniques. Les sportifs peuvent être en cétose avec davantage de glucides. Il est préférable de maintenir les protéines sous 1 à 1,5 g/kg de poids maigre, car un excès de protéines produira un pic de glucose. Il faut éliminer de l’alimentation le fructose, les céréales et tubercules. On peut prendre des légumes, noix, etc. Dans tous les cas, ni gluten, ni fructose, et attention à la caséine et au petit lait. Ratio idéal de 1:1 pour les oméga 3 et 6.
– La résistance à l’insuline : quand il y a trop de sucre dans le sang, les cellules ne veulent plus d’insuline, et en même temps, le pancréas fatigué n’arrête pas d’en produire. De ce fait le taux de sucre dans le sang ne cesse de croître.
– Cette hyperglycémie peut conduire à de nombreux problèmes : immunité innée altérée, dysfonction endothéliale, état procoagulant, inflammation excessive, stress oxydatif, dysfonction mitochondriale, augmentation des AGEs (glycation).
– De même la résistance à l’insuline peut conduire à de nombreux problèmes : apnée du sommeil, syndrome des ovaires polykystiques, augmentation du risque de formation de caillots sanguins, cardiomyopathie, changements neurologiques, augmentation de la graisse intra-abdominale, glycémie élevée, hypertension, faible taux de HDL (bon cholestérol), inflammation du foie et de la cirrhose, athérosclérose.
– L’athérosclérose n’est pas une question de « trop de graisse dans vos artères ». L’athérosclérose comporte de nombreuses interrelations avec la résistance à l’insuline.
– Bénéfices du régime cétogène pour : diabète, perte de poids, paramètres de risque de cardiovasculaire, épilepsie, acné, cancer, maladies neurologiques, syndrome des ovaires polykystiques.
– Les cellules cancéreuses ont beaucoup de récepteurs à l’insuline et à l’IGF. Elles adorent le glucose ! Les cellules normales pouvant toujours utiliser le BOHB, avec la cétose vous affamez les cellules cancéreuses.
– Performances physiques : la cétose améliore probablement la capacité aérobie, mais pas la capacité anaérobie. Elle n’améliore probablement pas la force musculaire, mais améliore l’endurance musculaire.
– Quand vous brûlez des graisses, vous expirez moins de dioxyde de carbone, ce qui réduit la fonction respiratoire.
– S’entraîner en étant céto-adapté comporte de nombreux avantages : amélioration de la composition corporelle (ratio corps/poids), économie de protéines, source d’énergie stable et durable pour le cerveau, moins d’accumulation de lactate, meilleur contrôle du pH et de la fonction respiratoire, amélioration de la sensibilité à l’insuline et moins de stress métabolique, moins de dérivés réactifs de l’oxygène (DRO), meilleure conservation des HUFA (acides gras hautement insaturés) dans les membranes cellulaires, récupération rapide, moins d’inflammation suite aux entraînements, de lésions et douleurs musculaires, etc.
– Suivre un régime cétogène ?
Oui : diabète, hypertension, surpoids, fort taux de triglycérides, syndrome métabolique, épilepsie, troubles du métabolisme des hydrates de carbone (par ex : déficit en pyruvate déshydrogénase, Syndrome de déficit en GLUT1).
Peut-être : neuro-protection (démence, Parkinson, sclérose latérale amyotrophique, traumatisme crânien, accident vasculaire cérébral, migraine, TDAH, autisme, sclérose en plaque), syndrome des ovaires polykystiques, acné, cancer, côlon irritable, maladie inflammatoire chronique de l’intestin, maladies auto-immunes, arthrose, trouble bipolaire, schizophrénie, etc.
Non : porphyrie, déficience en pyruvate carboxylase, maladies génétique du métabolisme des graisses.
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