Histoire de la communauté indépendante de Cogolin
Dans le livre « Les Maures et l’Esterel« , nous trouvons un historique intéressant de cette région du sud-est de la France. Nous y apprenons que Cogolin était un état indépendant où les paysans s’étaient emparés du château et géraient ce territoire en communauté, et ce pendant des siècles.
Extrait de l’ouvrage de Pierre Foncin
« Les habitants se sont révoltés en 1579. La communauté a eu ensuite un maire, des consuls, des marguilliers, des prieurs de confrérie, des échevins, des trésoriers.
« Elle est restée autonome jusqu’au XVIIIe siècle. Elle est maîtresse de ses finances, elle vote l’impôt que paient les habitants, elle tient des comptes , les vérifie, les approuve. Elle achète librement, tantôt une maison, ou des champs […]
« Elle exerce la police, autorisant les propriétaires à tuer le chiens et les porcs trouvés dans leur vignes.
Elle est compétente en matière économique : elle se montre protectionniste à outrance et presque socialiste, défendant l’introduction des vins étrangers, signant des baux à ferme pour ses fours et moulins, pour la boulangerie et la boucherie, décidant qu’il n’y aura qu’un boulanger et que son pain sera de telle et telle qualité et se vendra tel prix ; qu’il n’y aura qu’un boucher et qu’il livrera le mouton, le menon (bouc), le chevreau, la chèvre, le brebis à tant la livre (il n’est pas question de bœuf).
« Elle s’occupe des travaux publics, répare les chemins, les ponts, l’horloge, la fontaine, la maison claustrale, l’église. Elle nomme le médecine, fixe le traitement de l’instituteur et de l’institutrice.
« Elle soutient des procès, et même contre des nobles tels que le seigneur des Garcinières (château voisin) et contre les seigneurs de Ramatuelle.
« Elle possède enfin (ce qui est une attribution vraiment seigneuriale) le droit de chasse, sans réserve aucune, qu’elle a acheté au début du XVIIe siècle à son seigneur (…)
« Les autres communautés du pays avaient une organisation municipale toute semblable à celle de Cogolin. Elles étaient, comme celle-ci, très personnelles, très repliées sur elles-mêmes, très réfractaires à toute influence extérieure. L’idée de patrie française ne s’y éveilla que tardivement. » (p.70-71)
Curieusement, il n’y a absolument rien sur internet sur cette communauté de Cogolin !
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